Commodore 64GS : la console de la honte
Si la popularité du Commodore 64 dans le domaine de la micro informatique n’est plus à prouver, sa version « console » (la C64GS) est cependant bien plus obscure.
L’un des atouts du Commodore 64 était (comme le MSX) la présence d’un port cartouche intégré permettant de s’adonner à des jeux et ainsi éviter les horribles temps de chargement des cassettes à bande. Désireuse de se faire une place sur le marché des consoles de jeu (la popularité de Nintendo et Sega y étant probablement pour quelque chose), la firme mis en production une version « épurée » de son ordinateur en 1990.
La C64GS est strictement identique techniquement au Commodore 64 mais dépourvue de son clavier et de son lecteur cassette. Les cartouches de jeux déjà sur le marché depuis des années venaient alors immédiatement gonfler la ludothèque de la C64GS, ce qui assurait un catalogue de lancement très appréciable. Les 2 machines étaient d’ailleurs 100% compatibles… ou presque !
Transformer un ordinateur en console demande quand même un minimum de recherche et de développement, ce qui semble avoir été une étape oubliée par Commodore. En effet, la grande majorité des titres cartouche demandaient d’appuyer sur une touche du clavier pour démarrer (ce dont était dépourvu la C64GS). Imaginez alors les pauvres joueurs ayant acheté la console et étant dans l’impossibilité de passer les écrans de présentation. Pire encore, ce problème fut même identifié sur des cartouches de jeux estampillés C64GS (Terminator 2 : Judgment Day en est le meilleur exemple).
La plupart des titres disponibles sur cette machine sont de simples portages des versions « cassettes » du Commodore 64, et sont qualitativement très en deçà de ce qui se fait chez la concurrence (Pour rappel, la Megadrive débarque en Europe alors que le Commodore 64 date de 1982).
A part quelques éditeurs comme Ocean ou Domark, personne ne croit en cette machine d’un autre âge et la liste de titres annoncés se réduit au fil des mois qui suivirent sa commercialisation. Seuls 28 jeux spécifiques C64GS (sur une centaine prévue) furent distribués.
Sur une production de 20.000 unités, seules 2000 trouvèrent acquéreur (ce qui explique pourquoi il est rare de la croiser de nos jours). Le plus tragique dans cette histoire, c’est que les stocks d’invendus de la C64GS furent démontés pour être reconditionnés… en Commodore 64 ! Cet ordinateur de 8 ans son ainé se vendant toujours mieux que cette pauvre console. Cerise sur le gâteau, la cartouche injouable de Terminator 2 était livrée en bundle avec ces nouveaux ordinateurs recyclés.