Sakura Wars : la surprise du chef
Nouveau casting, nouvelle histoire ! Après 15 ans d’absence (eeek!), Sega nous fait l’immense surprise d’adapter le nouvel épisode/reboot de cette saga mythique en occident (et en français s.v.p.).
Après une timide distribution du 5ème opus (So long my Love) traduit en anglais par Nis America Inc. sur Wii (et des ventes malheureusement confidentielles), il était inconcevable de voir débarquer une quelconque suite de par chez nous. Pourtant, il semblerait que quelqu’un chez Sega ai bu un petit coup de trop et décide de nous gratifier de ce petit plaisir coupable.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore la saga, Sakura Wars est un concept mélangeant à la fois jeu de drague, mini jeux, et tactical RPG. Le personnage principal (vous) est toujours un jeune militaire chargé d’entrainer un groupe de femmes aux aptitudes hors normes. Cette belle équipe est aux commandes de robots de combat et doit protéger la terre de forces surnaturelles.
Il serait d’ailleurs dommage de considérer le jeu comme un simple dating sim. Ce qui fait la force de cette série, ce sont ses personnages extrêmement fouillés. Chaque combattante dispose d’un caractère qui lui est propre avec lequel vous devrez vous adapter pour en tirer le meilleur parti lors des phases de combat. Ainsi, vous devrez percer les secrets d’une protagoniste trop timide afin de lui permettre de s’ouvrir et faire confiance aux autres, ou encore calmer les ardeurs d’une équipière trop exubérante. La cohésion de groupe et le tissu social sont le fondement même de Sakura Wars (c’est d’ailleurs ce qui fera sont succès au fil des ans et le hissera au statut de jeu culte).
Contrairement a ce qu’il est possible de lire sur certains sites spécialisés (voir le test de la honte de Gamekult et son testeur complètement à côté de la plaque pour ne pas le citer), il ne s’agit ici en aucun cas de draguer vos coéquipières. Elles vous le feront d’ailleurs payer si vous essayez, en n’hésitant pas à vous ridiculiser. Sakura Wars, c’est avant tout une histoire d’amitiés particulières, de tolérance, de confiance et de courage !
Sakura Wars (ou Shin Sakura Taisen pour les intimes) a lieu dix ans après la grande guerre des démons qui a ravagé Tokyo. Les équipes d’origine que nous avons connues dans les précédents épisodes ont été en mesure d’arrêter la guerre, mais pas sans sacrifices… En effet, a part Sumire Kanzaki (personnage phare dès le premier jeu sur Saturn), les équipes de Tokyo, Paris et New York ont disparues. Sumire dirige depuis d’une main de fer la nouvelle troupe impériale censée protéger la capitale. Elle recrute pour l’occasion Seijurou Kamiyama (adieu Ogami Ichiro), en tant que nouveau capitaine de la fine équipe. Le jeu fait donc table rase des précédents épisodes afin d’être compréhensible pour le nouveau public, tout en conservant un lien pour les fans de la première heure.
Autre changement radical dans ce reboot : la partie t-rpg est ici remplacée par des phases de beat’em all dans le plus pur style des Dynasty Warriors. Si certains puristes crient au scandale, c’est un choix finalement tout à fait logique de la part de Sega. Cette modification du gameplay était nécessaire afin d’attirer un nouveau public occidental et renouveler la série qui avait eu un petit passage a vide depuis Sakura Wars V : So Long my Love.
Le jeu est toujours extrêmement bavard (mais c’est un plaisir de taper la causette avec les filles et en particulier avec Sumire, surtout après tout ce temps). Attention cependant, si vous n’aimez pas le style visual novel, il vous faudra passer votre chemin. Sakura Wars n’est pas un jeu accessible au premier abord (pas en 2020 en tout cas). Le rythme est irrégulier, les dialogues parfois niais et les travers de la culture japonaise transpirent par toutes les aérations de votre console. La technique est même un peu cheap par moment (les phases de baston auraient clairement mérité un peu plus de variété dans les environnements).
Malgré ces quelques faiblesses, Sega nous offre un jeu plein d’amour et une aventure hors norme comme on en attendait plus. Les musiques, les personnages et l’ambiance générale font de Sakura Wars nouvelle génération une petite pépite qu’il serait dommage de bouder. On saluera au passage Sega d’avoir mis les petits plats dans les grands avec une traduction française de qualité et une distribution dans l’hexagone totalement inattendue.